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MiCA et l’avenir des paiements : crypto-actifs, stablecoins et la reconfiguration de l’écosystème financier européen

17 août 2025mica-et-lavenir-des-paiements-crypto-actifs-stable

Introduction – La convergence des régulations et la mue du système monétaire européen


Depuis la crise financière de 2008, la stabilité des systèmes monétaires et financiers est redevenue un objet de souveraineté stratégique. À la faveur de cette reconfiguration post-crise, les crypto-actifs ont émergé comme une rupture à la fois technologique, monétaire et institutionnelle. Leur essor, d’abord marginal, a rapidement suscité un double mouvement : d’un côté, une adoption croissante par les marchés, notamment via les stablecoins, et de l’autre, une préoccupation croissante des régulateurs, confrontés à des architectures financières échappant aux cadres juridiques classiques.


Dans ce contexte, l’Union européenne s’est dotée en 2023 d’un corpus réglementaire pionnier : le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets). Pour la première fois, une puissance économique majeure définit un cadre normatif cohérent, applicable à l’ensemble des acteurs manipulant des crypto-actifs – émetteurs, fournisseurs de services, ou développeurs d’infrastructures décentralisées. Cette régulation dépasse la logique de rattrapage défensif : elle s’inscrit dans une ambition stratégique plus vaste de construction d’un espace numérique européen souverain, à la fois sûr pour les utilisateurs et compétitif pour l’innovation.


Dans le même temps, un second chantier de réforme est en cours, moins visible mais tout aussi structurant : la révision de la directive sur les services de paiement (PSD3) et la création de son corollaire réglementaire, le Payment Services Regulation (PSR). Ces textes visent à adapter le droit des paiements aux enjeux contemporains – cybersécurité, lutte contre la fraude, émergence de nouveaux modèles transactionnels – mais soulèvent une question centrale : comment articuler ce nouveau droit des paiements avec le régime des crypto-actifs tel que défini par MiCA ?


Cette tension réglementaire recoupe une transformation plus profonde : la redéfinition du périmètre même de ce qu’on entend par “paiement”. Les stablecoins, notamment les e-money tokens (EMTs), présentent des propriétés qui les rendent assimilables à de la monnaie électronique, tout en relevant d’une logique technologique fondamentalement différente. Faut-il les intégrer dans le giron des prestataires de services de paiement ? Créer une catégorie hybride ? Ou repenser le droit monétaire à l’aune de la finance programmable ?


L’objet de cet article est triple :

  1. Clarifier le périmètre et les fondements du règlement MiCA, en soulignant les enjeux spécifiques liés aux stablecoins.
  2. Analyser les dynamiques de marché que ces régulations sont susceptibles de déclencher, en particulier dans le secteur des paiements.
  3. Évaluer les interactions entre MiCA et la réforme PSD3/PSR, en identifiant les zones de friction, les risques d’arbitrage réglementaire, mais aussi les opportunités d’harmonisation.

À l’heure où la Banque centrale européenne expérimente l’euro numérique, et où les géants du Web3 déploient des solutions de paiement globalisées, la question n’est plus de savoir si les crypto-actifs redessineront les frontières de la monnaie et des services financiers, mais de sous quelle gouvernance, avec quels garde-fous, et au bénéfice de quelles parties prenantes.


Partie I – MiCA : fondements conceptuels et cadre normatif

1.1 Une régulation pionnière dans un vide juridique systémique


Avant MiCA, l’univers des crypto-actifs en Europe évoluait dans une zone grise juridique. Les crypto-actifs, à l’exception de ceux considérés comme instruments financiers au sens de MiFID II, échappaient à tout cadre réglementaire harmonisé au niveau de l’Union. Cette absence de régulation cohérente engendrait trois conséquences majeures : (i) un arbitrage réglementaire entre États membres, (ii) une asymétrie d’information pour les consommateurs, et (iii) un angle mort dans la surveillance des risques systémiques liés à certains tokens adossés à des actifs réels.


Le règlement MiCA, adopté en mai 2023 dans le cadre du Digital Finance Package, vise à combler ce vide. Il s’inscrit dans une logique doublement stratégique : garantir un haut niveau de protection des investisseurs, tout en consolidant la compétitivité du marché européen des crypto-actifs face aux grandes places extra-européennes (notamment les États-Unis et Singapour). À cet égard, MiCA ne se contente pas de poser des obligations de transparence : il crée un corpus de règles prudentielles, de conditions d’autorisation, de gouvernance, et de supervision à part entière.

1.2 Une architecture réglementaire fondée sur la typologie fonctionnelle des actifs


Le régime MiCA repose sur une typologie différenciée des crypto-actifs, fondée non pas sur leur technologie sous-jacente, mais sur leur finalité économique et leur lien éventuel avec des actifs de référence. Trois grandes catégories sont ainsi définies :

Parmi eux, certains ARTs peuvent être désignés comme systémiques, en fonction de seuils et critères définis à l’article 43 du règlement. Cette qualification s’applique notamment si l’ART dépasse une valeur de marché de 5 milliards d’euros, ou touche plus de 10 millions d’utilisateurs actifs dans l’UE. D’autres facteurs tels que le volume de transactions, l’interconnexion avec d’autres systèmes financiers ou l’utilisation transfrontalière étendue sont également pris en compte. Dans ce cas, l’ART est soumis à un régime de supervision directe par l’EBA, à des obligations prudentielles renforcées, et peut, en dernier recours, faire l’objet d’une interdiction d’utilisation sur le territoire de l’Union en cas de menace à la stabilité financière.

Cette classification emporte des conséquences considérables sur les modèles économiques des émetteurs : elle conditionne non seulement la charge réglementaire, mais aussi le type de licence requis, la nature des garanties à fournir aux utilisateurs, et le champ d’activité permis.

1.3 Conditions d’entrée sur le marché : autorisation, supervision, responsabilité

Le régime MiCA impose un ensemble d’obligations structurantes pour les émetteurs de jetons et les fournisseurs de services sur crypto-actifs (CASPs) :

L’ensemble de ces obligations vise à transposer dans l’univers crypto les piliers fondamentaux de la régulation financière traditionnelle : asymétrie d’information, intégrité des marchés, et protection des investisseurs.

1.4 Gouvernance institutionnelle : articulation avec les régimes sectoriels


MiCA ne fonctionne pas en silo. Il s’articule étroitement avec les autres textes sectoriels du droit financier européen :

En somme, MiCA n’est pas une simple régulation sectorielle : il constitue une brique structurante dans la stratégie européenne de transformation de la finance numérique, en intégrant les logiques de supervision financière, de souveraineté numérique, et de standardisation réglementaire.

Partie II – Les stablecoins comme objets monétaires hybrides : entre stabilité transactionnelle et risque systémique


2.1 Une catégorie émergente aux frontières de la monnaie


Dans l’économie numérique, les stablecoins ont émergé comme une réponse au dilemme fondamental des crypto-actifs : leur extrême volatilité, qui limite leur usage transactionnel. En se rattachant à une valeur de référence stable, les stablecoins ambitionnent de devenir des instruments de règlement viables, aussi bien dans les échanges pair-à-pair que dans les paiements transfrontaliers, les règlements instantanés ou les smart contracts.

Mais ce projet de stabilité ne fait pas des stablecoins des objets monétaires ordinaires. Ils sont porteurs d’une ambivalence structurelle :

Leur expansion rapide – à l’instar de USDT (Tether) ou USDC (Circle) – a démontré leur capacité à devenir des infrastructures de marché alternatives, voire des substituts privés à la monnaie émise par l’État. Cette trajectoire soulève un défi de fond pour les banques centrales : quelle place accorder à des formes de monnaie privée dans un système monétaire souverain ?

2.2 MiCA : une réponse différenciée à la pluralité des modèles

Conscient de cette hybridité, MiCA segmente les stablecoins en deux catégories distinctes, dotées de régimes spécifiques :


a. Les jetons de monnaie électronique (EMTs)

Les EMTs sont des tokens adossés à une seule monnaie fiduciaire (ex. : 1 EMT = 1 EUR), dont la finalité est transactionnelle. Leur modèle est très proche de celui de la monnaie électronique telle que définie dans la directive EMD2.

MiCA les encadre par un régime rigoureux :

L’objectif est clair : favoriser l’usage transactionnel sans fragiliser le système monétaire ou bancaire, en limitant tout effet de levier ou de transformation de maturité.

b. Les jetons référencés à des actifs (ARTs)

Les ARTs reposent sur un panier d’actifs (monnaies fiat, matières premières, crypto-actifs). Leur stabilité est relative, leur gouvernance souvent opaque, et leur usage susceptible de générer des effets de substitution monétaire, en particulier dans les juridictions à faible stabilité monétaire.

Leur régime comporte :

En cas de risque systémique avéré, la Commission européenne peut activer une interdiction d’émission ou d’utilisation sur le territoire de l’Union – une disposition sans précédent en matière de régulation monétaire.

2.3 Risques structurels associés aux stablecoins

Le régime prudentiel différencié de MiCA traduit une lecture fine des risques spécifiques liés aux stablecoins :

2.4 Vers un modèle d’émission institutionnelle : la montée en puissance des EMTs européens

Dans ce paysage, une opportunité stratégique se dessine pour les acteurs régulés européens : émettre des EMTs en euros, conformes à MiCA, afin de construire une infrastructure monétaire programmable endogène.

Plusieurs scénarios sont envisageables :

Ce modèle, à mi-chemin entre innovation et rigueur prudentielle, pourrait positionner l’Europe à l’avant-garde de la finance programmable régulée.

Partie III – Reconfiguration du marché des paiements : vers une infrastructure tokenisée et programmable

3.1 Mutation des chaînes de valeur : de la monnaie électronique aux paiements tokenisés

Le secteur des paiements connaît depuis deux décennies une transformation profonde, marquée par la numérisation des canaux, la standardisation des protocoles (SEPA, ISO 20022), et l’essor de l’open banking. À cette dynamique s’ajoute désormais une mutation de nature infrastructurelle : l’émergence des stablecoins, en particulier des EMTs sous MiCA, introduit un nouveau paradigme transactionnel, fondé sur la tokenisation des unités de valeur.

Ce changement ne concerne pas uniquement le moyen de paiement : il recompose l’ensemble des couches du système de paiement, de la liquidité à la compensation, en passant par le stockage de valeur, l’authentification, et l’exécution conditionnelle (programmabilité).

Trois ruptures majeures doivent être soulignées :

Ces dynamiques obligent les acteurs traditionnels – banques, établissements de monnaie électronique, prestataires de services de paiement – à repenser leur rôle dans la chaîne de valeur : sont-ils encore des fournisseurs d’infrastructures, des garants de confiance, des orchestrateurs d’expérience client, ou des émetteurs d’actifs numériques eux-mêmes ?

3.2 Émergence de cas d’usage concrets dans les paiements

Au-delà des effets théoriques, les cas d’usage de stablecoins dans les paiements commencent à se matérialiser, tant dans l’économie institutionnelle que dans les modèles émergents.

a. Paiements transfrontaliers B2B

Les virements internationaux restent coûteux, fragmentés et lents. Plusieurs acteurs, notamment fintechs et entreprises du commerce international, explorent les stablecoins en tant que vecteurs de liquidité intra-groupe, ou comme canaux de règlement bilatéraux, en contournant les frictions bancaires classiques. L’émission d’EMTs adossés à l’euro pourrait ainsi accélérer les paiements cross-border tout en restant sous régulation européenne.

b. E-commerce et paiements intégrés

Les plateformes de e-commerce peuvent intégrer des stablecoins comme moyens de règlement natifs, avec des logiques de cashback, de fidélité ou de règlement instantané. Certaines expérimentations reposent sur des stablecoins adossés à l’euro (ex. : agEUR, EURT) pour garantir la stabilité de la valeur tout en profitant de la finalité quasi-instantanée.


c. Trésorerie programmable pour entreprises

Des entreprises explorent l’usage de stablecoins pour la gestion automatisée de leur trésorerie, avec des cas d’usage comme le règlement automatique des fournisseurs, la distribution de dividendes, ou la mise en réserve conditionnelle de fonds (paiements à terme, dépôts de garantie, clauses contractuelles auto-exécutables).

d. Cas d’usages sectoriels à haute fréquence

Dans des verticales comme le gaming, les plateformes de freelancing ou l’économie des créateurs, les stablecoins permettent des paiements en temps réel, sans seuil ni coûts prohibitifs, à une échelle globale. Cette granularité ouvre la voie à de nouveaux modèles économiques fondés sur le micro-paiement et l’usage modulaire des services.

3.3 Repositionnement stratégique des acteurs traditionnels

Le cadre MiCA crée un espace réglementaire clair pour les prestataires traditionnels souhaitant intégrer les crypto-actifs à leur offre. Plusieurs options stratégiques se dessinent :

Ce repositionnement suppose cependant de réconcilier deux mondes : celui de la conformité réglementaire, de la supervision prudentielle et de la sécurité opérationnelle, avec celui de la technologie blockchain, fondée sur la transparence radicale, la désintermédiation et la logique open-source.

3.4 La réponse stratégique des banques centrales : vers un continuum euro numérique / EMTs ?

L’essor des EMTs régulés par MiCA soulève une question stratégique fondamentale : quelle articulation avec l’euro numérique, tel que conçu par la Banque centrale européenne ?

Les deux objets monétaires répondent à des logiques différentes :

Il est toutefois envisageable que l’euro numérique et les EMTs coexistent dans un même écosystème monétaire, à condition que :

En somme, l’émergence d’un continuum programmable entre monnaies publiques et monnaies privées régulées est désormais techniquement possible, juridiquement balisé, et économiquement désirable – à condition que les autorités monétaires, les régulateurs et les opérateurs privés en partagent la gouvernance.

Partie IV – Vers une convergence MiCA – PSD3/PSR : tensions et alignements dans la fabrique du droit des paiements

4.1 Une architecture réglementaire en recomposition

La publication de MiCA (Markets in Crypto-Assets Regulation) ne s’inscrit pas en rupture avec le droit existant des paiements, mais dans un mouvement de recomposition plus vaste. En parallèle de MiCA, la Commission européenne a engagé la révision de la directive sur les services de paiement (PSD2), en la scindant en deux instruments distincts :

Ce redécoupage poursuit un double objectif :

(i) uniformiser les pratiques de supervision et les conditions de concurrence, dans un marché où les modèles hybrides (fintechs, bigtechs, PSPs crypto-natifs) brouillent les lignes historiques ;

(ii) mettre à jour les obligations liées à la sécurité, à la lutte contre la fraude et à la gestion des données, dans un environnement marqué par l’open banking et l’émergence des actifs numériques.

Dans cette refonte, la question centrale devient : comment articuler les obligations issues de MiCA avec celles de PSD3/PSR, sans générer de contradictions ou de doublons réglementaires ?

4.2 Recoupements de périmètre : vers un chevauchement fonctionnel

MiCA et PSD3/PSR couvrent des domaines en apparence distincts – les actifs numériques d’un côté, les services de paiement traditionnels de l’autre – mais en pratique, leurs périmètres fonctionnels convergent.

Plusieurs situations illustrent cette superposition :

Ce chevauchement soulève plusieurs enjeux :

4.3 Harmonisation des exigences LCB-FT, cybersécurité et droits des utilisateurs

L’un des objectifs explicites de la réforme PSD3/PSR est d’élever les standards de sécurité et de conformité, en alignant les obligations sur les risques émergents liés à la numérisation des paiements et à l’usage des actifs numériques.

Sur le plan de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LCB-FT), la convergence est en cours :

En matière de cybersécurité, PSD3 prévoit :

Enfin, les deux cadres s’efforcent d’harmoniser les droits des utilisateurs finaux, notamment en ce qui concerne :

4.4 Scénarios de convergence ou de fragmentation

Deux scénarios se dessinent pour l’avenir de la régulation des paiements dans un monde crypto-intégré :

a. Scénario de convergence harmonisée

Dans ce scénario, les régulateurs adoptent une lecture fonctionnelle des textes, guidée par les effets économiques et les risques réels des services rendus. Les obligations sont alignées sur la base d’une logique de neutralité technologique, les processus de supervision sont mutualisés, et une passerelle réglementaire est mise en place entre les statuts de CASP et de PSP.

Cela permettrait :

b. Scénario de fragmentation réglementaire

Dans ce cas, les régimes MiCA et PSD3/PSR évoluent en parallèle, sans articulation claire. Les prestataires sont contraints de cumuler les licences, les obligations et les contrôles, ce qui freine l’innovation, favorise les grandes entités multi-juridictionnelles, et augmente les barrières à l’entrée.

Le risque ici est double :

4.5 Vers un socle réglementaire intégré ?

Plusieurs voix s’élèvent déjà – au sein du Parlement européen, de l’EBA et de l’ESMA – pour réclamer une intégration progressive des régimes MiCA et PSD3/PSR. Cette dynamique pourrait prendre la forme :

L’Union européenne dispose ici d’une opportunité historique : celle de concevoir une architecture réglementaire modulaire, intégrée et technologiquement neutre, capable d’accompagner l’émergence d’une finance programmable, tout en consolidant la souveraineté monétaire, la protection des utilisateurs et la stabilité du système.

Conclusion – Vers une finance programmable, régulée et souveraine : repenser l’ordre monétaire européen

Le règlement MiCA, en articulant innovation technologique et exigences prudentielles, inaugure un changement de paradigme dans la régulation financière européenne. En introduisant un cadre juridique clair pour les crypto-actifs – et en particulier pour les stablecoins – l’Union européenne n’a pas seulement comblé un vide normatif : elle a posé les bases d’une reconstruction ordonnée du système monétaire à l’ère numérique.

Ce mouvement s’inscrit dans un moment stratégique, où la définition même de la « monnaie » devient contestée par des logiques techniques (blockchain), économiques (tokenisation), et géopolitiques (dollarisation des stablecoins, dépendance aux infrastructures non-européennes). Les stablecoins, et notamment les EMTs régulés, peuvent incarner une troisième voie entre monnaie centrale et innovation privée dérégulée, à condition que leur usage s’intègre dans une gouvernance robuste, transparente et interopérable.

Dans ce contexte, les réformes parallèles de PSD3/PSR et l’évolution des standards LCB-FT et cybersécurité doivent être interprétées non comme des textes isolés, mais comme les composantes d’un socle réglementaire unifié, susceptible de garantir la cohérence de l’écosystème financier dans un environnement tokenisé. L’enjeu ne réside pas uniquement dans la supervision des acteurs, mais dans la capacité de l’Europe à orchestrer une convergence intelligente entre les univers bancaires, numériques et cryptographiques.

À plus long terme, trois questions structurantes émergent pour la doctrine réglementaire, les décideurs publics et les institutions financières :

  1. Quelle articulation entre euro numérique, stablecoins régulés et monnaie scripturale ?

Faudra-t-il réserver à chaque forme un usage spécifique, ou imaginer un continuum interopérable sous contrôle public-privé ?

  1. Quel rôle pour les prestataires traditionnels dans un système de paiements décentralisé ?

Seront-ils les garants de confiance d’une infrastructure hybride, ou perdront-ils leur position centrale au profit de nouveaux entrants agiles et technologiques ?

  1. Comment assurer la résilience, la transparence et la conformité d’une finance programmable ?

Cela suppose de dépasser la logique de conformité procédurale pour construire une architecture de confiance algorithmique, auditable et explicable, au croisement de la régulation, de la cryptographie et du droit.

L’ambition de MiCA n’est donc pas simplement de réguler l’existant : elle est de préparer le terrain à un système financier programmable, régulé, et ancré dans les principes démocratiques européens. Pour les acteurs des paiements, des crypto-actifs et de la régulation, il ne s’agit plus de choisir entre statu quo et disruption, mais de maîtriser la complexité émergente, et de contribuer activement à la co-construction d’un nouvel ordre monétaire numérique.

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